Bien plus que des m2 ;o) Login Exposant
13.01.2025 Informations générales J - Entreprises de services

Prêts à découvrir si l’achat d’une micromachine est une bonne idée?



Les micromachines ne vont pas tout remplacer, mais elles sont en train de conquérir une part du marché, c’est certain.

C’est parti ! 
Pour faire un point sur l’état de l’art en termes de micromachines (et de micro-usines), nous avons rencontré Messieurs Samuel Vuadens, CEO de Chiron Suisse, Juan Elices, CEO de Enoveas, Nicolas Vez, Directeur Administration Ventes pour Precitrame, Patrick Haegeli, CEO et Christophe Prongué, chargé des technologies chez Willemin-Macodel et Florian Serrex, professeur en ingénierie horlogère et responsable partenariat et valorisation à la HE-Arc.

Un concept de base clair

Parmi les vedettes du jour, à savoir Micro5, Silex, K5 et 701S, les trois premières découlent directement du concept Micro5 (2016) tandis que la 701S en est la précurseure (2013). Toutes partent du principe que pour usiner une pièce qui entre dans un cube de 50 mm d’arête, il n’est pas nécessaire de mobiliser des masses et une énergie énormes. Sur une machine conventionnelle, seule 15% de l’énergie utilisée sert à générer des copeaux. Sur le papier, le postulat de base de maîtriser ce gaspillage est donc une excellente idée. Les distances à parcourir plus courtes et les masses à bouger plus faibles concourent de plus à la garantie d’une usure réduite et donc de la précision sur le long terme.

Nacelle de la machine 701S de Willemin-Macodel.

Mêmes tendances, différentes solutions
Parmi nos quatre vedettes du jour, la machines 701S est probablement la plus étonnante. Au contraire des autres machines, celle-ci dispose d’une broche fixe et la pièce à usiner est disposée sur une nacelle reliée à trois bras. Cette architecture de machine parallèle ultra dynamique est combinée à une informatique extrêmement performante et des règles de mesures à très haute résolution. Elle permet des suivis de trajectoires inférieurs au micron.

Zone d'usinage de la Micro5 de Chiron Swiss.

Intégration dans des tendances lourdes
Economie circulaire, bilan carbone, éco-conception et RSE sont des notions que l’on retrouve dans (presque) toutes les entreprises aujourd’hui. Les industriels se doivent de réaliser des bilans carbone sur les émissions engendré par leurs activités directes et indirectes. Et très souvent, par chance peut-être, ces préoccupations environnementales, écologiques et humaines convergent avec les exigences financières. C’est non seulement bon pour la planète et pour les employés de tenir compte de toutes ces exigences, mais c’est également financièrement intéressant. Dans ce contexte, le TCO (Total Cost of Ownership ou coût total de possession) qui tient compte notamment de l’investissement, mais également des paramètres d’exploitation, comme l’espace au sol par exemple mais aussi la consommation électrique ou de l’huile de coupe, l’efficience énergétique, l’usure des outils et des composants machines et bien d’autres éléments, la micromachine rempli les exigences avec justesse.

Efficience de production et qualité produite

Les fabricants sont unanimes quant à l’efficience de la production et la qualité produite avec les micromachines. Ils relèvent tous que leurs clients utilisateurs mesurent des améliorations significatives sur ces deux paramètres importants. Les micromachines font très souvent "plus et mieux avec moins" ! Leur utilisation une fois bien comprise est même bien plus simple que celle de centres de fraisage classiques. Mais répond-elle à toutes les exigences ? Nos interlocuteurs ne sont pas tous convaincus de la même manière.

Machine K5-5 de Precitrame.

Les hommes comme facteur critique
On dit parfois que la première machine est vendue pas les services de vente et que les suivantes le sont par les opérateurs du client. Car si la première machine installée tient toutes ses promesses (et si les éventuels problèmes sont rapidement réglés) et si les opérateurs sont à l’aise et efficaces, les machines suivantes se "vendront toutes seules". Cette équation nécessite donc que l’on parle de cette inconnue : le personnel qui assurera le fonctionnement de la machine ! Et c’est encore plus le cas avec les micromachines ! Travaillant complètement par interpolation, ces dernières chamboulent les habitudes d’usinage, notamment en termes d’avance, de vitesse et de profondeur de passe. Les fabricants doivent donc assurer une formation adaptée pour permettre aux opérateurs de leurs clients de tirer le meilleur parti de leurs machines. On peut presque dire qu’il faut réapprendre à travailler !

Tous les fabricants interrogés le confirment : "Nous devons d’abord convaincre les responsables d’entreprises que nos choix technologiques sont viables… puis nous devons former et convaincre les opérateurs". Samuel Vuadens précise : "Nous avons sous-estimé la longueur de la courbe d’apprentissage. Oui nous produisons des copeaux avec une fraise… mais les stratégies d’usinage remettent en question pas mal d’habitudes et de savoir-faire. Ça prend du temps". Toutes les entreprises réalisent des actions de sensibilisation et de formation et la technologie commence à être appréhendée globalement. Même remarque chez Willemin-Macodel, même si l’on peut constater que l’entreprise propose la 701S depuis plus longtemps. Ses clients n’ont plus besoin d’être rassurés. Patrick Haegeli nous dit : "Effectivement la présentation d’une petite machine pas très lourde ni très puissante qui utilise des stratégies d’usinage différentes a beaucoup fait parler et apporté beaucoup de questions. Mais sa simplicité d’utilisation (et de formation) liée à ses résultats exceptionnels nous permet de surmonter ces freins".


Changement d'outil sur la machine Silex d'Enoveas.

Florian Serrex ajoute : "Nous devons également convaincre (ou rassurer) nos partenaires qui industrialisent les machines ! Prenons par exemple le phénomène des vibrations. N’importe quel spécialiste de l’usinage vous dira que si une machine bouge, elle ne peut pas être précise. C’est le cas… avec la technologie classique mais pas dans le cas d’une micromachine. Oui elle bouge , mais la boucle des efforts entre l’outil et la pièce est très courte et rigide. La précision, l’état de surface et la répétabilité sont donc garantis… même avec une machine qui bouge". Patrick Haegeli tempère et précise : "Ce point de vue n’est pas forcément partagé par Willemin-Macodel pour qui la problématique vibratoire ne doit pas être occultée. Même si le sujet ne se pose pas de la même manière pour la 701S, la maîtrise du comportement vibratoire garantit un avantage capital pour la performance de tous les types de machines".


>> Dans les prochains épisodes: détail des différentes solutions.

Ressources:


Commentaires

Nouveau commentaire

L'adresse est utilisée pour valider votre identité.