#bepog - nul n’est prophète en son pays
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Si le système d’apprentissage pratiqué en Suisse est regardé de très près par de nombreux pays, c’est aussi parce qu’il est d’une efficacité exemplaire et qu’il concourt à la réussite de notre pays. Et pourtant un apprentissage reste souvent considéré, encore en 2016, comme un choix de seconde zone par une grande partie de la population. Le projet #bepog est engagé à la revalorisation des métiers techniques et le travail est de longue haleine. Rencontre avec Pierre-Yves Kohler, directeur de FAJI SA, responsable de la mise en place.
Initié par les autorités de quatre cantons de l’arc jurassien, #bepog est un projet de politique régionale supervisé par arcjurassien.ch. Son but ? S’assurer qu’à l’avenir les PME industrielles de notre région puissent continuer de se reposer sur des collaborateurs compétents pour assurer leur développement et la prospérité de ses habitants.
Des métiers d’avenir, vraiment
Comme le titrait M. Oudot dans son excellent éditorial du journal du jura du 26 octobre (à lire ici : https://goo.gl/5tmsVD), les métiers techniques sont vraiment des métiers d’avenir. La transformation rapide de l’industrie fait qu’une bonne base de formation comme un apprentissage technique permet aux jeunes d’avoir l’agilité nécessaire au système d’industrie 4.0 dont on parle tant. Mais qu’en est-il de l’automatisation qui va tuer les postes de travail ? Le directeur répond : « L’apprentissage est une porte ouverte non seulement pour le monde du travail, mais également pour les formations complémentaires. Le système de formation suisse offre toutes les possibilités d’évolutions suite à un apprentissage ». Il ajoute : « Ça ne veut pas dire qu’il est obligatoire de suivre une formation supérieure. L’industrie cherche toujours des professionnels compétents de différents niveaux de formation. Ce qui a par contre beaucoup changé est l’importance de la formation continue tout au long de la vie ».
La formation ? Une nécessité permanente
Le temps où l’on se faisait engager « à vie » dans une entreprise (et si possible la même que son père et son grand-père) est bien révolu. Aujourd’hui le monde évolue en permanence et les métiers changent continuellement. « C’est une question d’état d’esprit » explique Pierre-Yves Kohler qui continue : « les jeunes d’aujourd’hui sont beaucoup mieux préparés à ce changement permanent et c’est un challenge pour nos entreprises également. Les systèmes des ressources humaines et de chaînes hiérarchiques ne sont pas toujours prêts à accueillir ces générations X. Ainsi non seulement les employés doivent se former en permanence, mais les entreprises également ».
Une action pour changer les esprits
Actifs depuis un peu plus d’une année, le projet #bepog vise à informer différents publics, notamment les jeunes bien entendu, mais également les enseignants et les parents. Le travail est pharaonique, est-il réellement possible? Pierre-Yves Kohler répond : « Il s’agit effectivement d’un projet de très grande ampleur et pour y parvenir, nous devons travailler main dans la main avec toutes les institutions qui visent le même objectif. Parfois nous avons rencontré des réactions de rejets de partenaires potentiels qui n’avaient pas attendu #bepog pour œuvrer pour les métiers techniques. Fort heureusement ces réactions ont été limitées. Notre objectif n’est bien entendu pas d’avoir une approche coloniale mais de fédérer et de permettre à tous de tirer à la même corde ». Il conclut à ce sujet : «Nous avons probablement fait des erreurs dans notre volonté de bien faire et d’avancer rapidement, nous devons vraiment être vus comme un multiplicateur qui renforce les activités travaillant pour la cause des métiers techniques ».
Un même objectif pour l’Arc jurassien ?
Comment ce projet d’ampleur intercantonale s’intègre-t-il avec les volontés de chaque région ? Peut-on dire qu’à Bienne les besoins sont les mêmes qu’à Moutier, Neuchâtel ou dans la Vallée de Joux ? Le directeur répond : «C’est également une des difficultés du projet, le tissu industriel de l’Arc jurassien est très similaire et assez unique, le pourcentage des PME industrielles y est plus élevé que n’importe où en Suisse et peut-être même que n’importe où sur la planète. Alors certes, chaque canton dispose de sa propre politique et essaie de « tirer la couverture », mais #bepog dépasse ces clivages, nous avons tous les mêmes problèmes et plutôt que de mettre en lumière nos différences, nous devons travailler ensemble sur nos objectifs communs. C’est à ce prix que la compétitivité de notre région nous permettra de continuer de faire briller le Swiss made à travers le monde ». La problématique est la même au niveau de la Suisse romande, la communication #bepog y est d'ailleurs mise en oeuvre par la fondation FocusTECH.
Pour en savoir plus : www.bepog.ch
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